Retour sur... Lucas Moreno - 3

Me voilà enfin pour vous proposer la toute dernière partie de l'interview que Lucas a eu la gentillesse de m'accorder :

Ondes sonoresA.C. de Hænne : Oui, le serpent qui se mord la queue... Je ne connais que trop bien ! Sinon, quels sont tes thèmes de prédilection ?

Lucas Moreno : En jetant un rapide coup d’œil aux textes que j’ai écrits ces dernières années, je remarque que certains thèmes reviennent souvent : la possession, le transfert d’un corps vers un esprit ou vice-versa, la cohabitationOndes sonores de deux esprits dans un même espace, les faux-semblants identitaires, les prolongations visqueuses du « moi »… Quand je m’en suis aperçu ça m’a dérangé, parce que j’étais conscient de produire souvent des idées relevant de cette texture-là, alors maintenant je vois plus large et j’explore d’autres horizons. J’ai trois gros carnets pleins à craquer d’idées, et elles continuent d’arriver en permanence, donc je ne me fais pas de soucis de ce côté-là… L’important, c’est surtout de mettre les idées en forme. Bosser, bosser et encore bosser. Pas de secret.

A.C. : En quelques mots, peux-tu nous parler de tes futurs projets éditoriaux ?

Ondes sonoresL.M. : Je dirais qu’en ce moment, mes projets très concrets sont au nombre de quatre. Tout d’abord, il y a le scénario de BD sur lequel je suis en train de travailler. Un gros éditeur a manifesté de l’intérêt, mais je dois finir de peaufiner le séquencier et le lui soumettre ces prochaines semaines. Je ne donne pas encore de nom, puisque rien n’est acquis, mais je crois beaucoup à cette histoire. C’est un univers de SF que je développe depuis plus de deux ans et qui a déjà fait l’objet d’une novella de 120 000 signes (non publiée). Je travaille sur le scénar à proprement parler depuis sept mois. Deuxièmement, il y a un roman de SF pour la jeunesse, à moitiéOndes sonores écrit, qui pourrait bien se transformer en grande saga de BD. Comme je te disais plus haut, le langage BD me va comme un gant : je suis un auteur très show don’t tell, très cinématographique, très porté sur les situations, les narrations éclatées, les dialogues, et je découvre depuis l’été passé les magnifiques possibilités qui s’ouvrent à moi avec la BD. Troisièmement, il y a le cycle de nouvelles noires et étranges dont « Le meilleur’ ville dou monde » est le récit conducteur. C’est un gros projet, déjà très construit, qui m’a fait arriver parmi les cinq finalistes du prix FEMS 2010 – et non, je ne l’ai finalement pas eu. Je compte m’y mettre dès que j’aurai fini le scénar de BD. Quatrièmement, je développe actuellement un univers de fiction historique légèrement teintée de fantastique, un truc bien costaud et ambitieux qui se déroulerait au IVe siècle après Jésus-Christ dans une Chine où le bouddhisme se Ondes sonoresteinte de taoïsme et de confucianisme. Mais c’est un gros truc, et à mon avis je ne m’y mettrai pas avant l’année prochaine.

A.C. : Donc, beaucoup de boulot en perspective ! Parviens-tu à vivre de ta plume ?

L.M. : Non, mais je mets tout en œuvre pour générer des revenus substantiels le plus vite possible. J’occupe un poste de rédacteur à temps partiel dans la fonction publique, un travail très bien rémunéré qui me laisse beaucoup de temps pour l’écriture. Sans compter que mon épouse me soutient à fond et travaille à plein temps, elle. :-) J’ai donc la chance de ne pas être dans l’urgence financière, bien qu’on traverse parfois des moments délicats à ce niveau-là.

A.C. : As-tu un scoop (ou deux) à offrir aux lecteurs du blog de A.C. de Hænne ?

L.M. : La SF suisse est en passe de tout faire péter ? :-)Ondes sonores

A.C. : Ça c'est bien vrai ! Avant de te laisser le mot de la fin, j'aurais une toute dernière question : aurais-tu un conseil d'écriture aux futurs écrivains qui peuvent parcourir ce blog ?

Je ne suis pas encore professionnel et je n’écris que depuis une dizaine d’années. Dans ces conditions, difficile de jouer les professeurs… Mais l’expérience et le travail acharné de ces dernières années (notamment la participation à un groupe d’écriture de fous furieux où, pendant plusieurs années, on devait rendre chaque mois des dizaines de milliers de signes fraîchement pondus et peaufinés, pour ensuite encaisser des salves de critiques aussi impitoyables que détaillées) m’ont permis de comprendre une chose : la régularité et la quantité sont des facteurs essentiels ! Ça fonctionne pour moi, mais pour avoir lu des tonnes d’interviews d’auteurs professionnels, je sais que c’est également le cas d’une multitude d’écrivains. Régularité, quantité, ténacité, réseau de bêtalecteurs… Et lire énormément, bien sûr !

A.C. : Merci beaucoup ! Je crois que ça peut donner de la motivation à certains (dont je fais partie ;-) ). Voilà, c'est déjà terminé, et le mot de la fin est pour toi...

Pour les initiés : « Place à la littérature ! » ;-)

Voilà, c'est malheureusement la fin. Mais ne soyez pas tristes. Vous savez à présent qu'un nouvel auteur est en devenir, et qu'on risque très prochainement d'entendre parler de Lucas Moreno. Je tenais encore une fois à remercier Lucas pour sa gentillesse et sa disponibilté.

A signaler que cette partie de l'interview a été assez difficile à illustrer. Vous pouvez donc admirer les illustrations qui sont tirées du blog d'utopod, qui est toujours disponible et visible.

Fin de ce premier Retour sur... consacré à Lucas Moreno. On risque de le retrouver bientôt par ici.


A.C. de Haenne

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