Les 4 Fantastiques (2015)

Reed Richards est un enfant surdoué. Avec l'aide de son ami Ben Grimm, le fils du ferrailleur du coin, il développe une invention géniale qui permet de téléporter des objets de notre dimension à une autre. Quelques années plus tard, devenu chercheur en physique quantique, le Pr Reed intègre un très grand laboratoire financé en partie par l'armée. Aidé de Susan Storm et de son frère Johnny, de Victor Domashev en qui il voit un rival, il créé une nouvelle machine pour passer dans cette autre dimension. Retrouvant son ami d'enfance, ils décident tous de franchir le pas. Ce qu'ils vont découvrir de l'autre côté dépasse l'entendement...

Les 4 Fantastiques (2015, 1h41), film américain de Josh Trank, avec Miles Teller, Kate Mara, Michael B. Jordan, Jamie Bell...

Il n'y a pas plus difficile que de faire une chronique d'un mauvais film (qu'on n'aime pas, par-dessus le marché). En effet, l'argumentation nécessaire (encore plus que pour un bon film ?) est d'autant plus difficile à trouver. Avec un bon long-métrage, on a tendance à se laisser porter par son enthousiasme. Et si jamais on n'a pas apprécié l'oeuvre à sa juste valeur, on peut toujours invoquer l'objectivité afin de dépasser ses propres goûts qui peuvent fausser notre jugement. Mais avec les daubes, cela relève presque de la quadrature du cercle...

Mais recontextualisons un peu le pourquoi du comment il m'est venu à l'idée d'aller voir ça, cette chose (sans mauvais jeu de mots) immonde. Je dois bien le confesser dès à présent, dès que j'ai eu vent de ce film, je me suis dit qu'il n'était pas pour moi. Déjà, je ne vois pas l'intérêt d'un reboot (la Fox, oui, car ça prolonge ses droits sur la franchise d'autant de temps). En plus, Les Quatre Fantastiques n'ont jamais été mon comics préféré et avec le film de 2005, j'ai été quelque peu échaudé... Ensuite, les premières images qui ont "fuité" ne donnaient pas envie, mais alors pas envie du tout. Ainsi, dès le premier trailer, mon idée est faite : je n'irai pas voir ce film qui a tout du navet. Seulement voilà, on ne maîtrise pas toujours tout. Cet été, deux adolescents en vacances chez moi s'apprêtent à aller le voir. Pris d'une impulsion soudaine (du genre : pour se faire une vraie idée, quoi de mieux que d'y aller ; oui, je sais, avec le recul, c'est complétement idiot), je décide de les accompagner. Quelle erreur !

Rien qu'au niveau du casting, il y a un problème. Le seul acteur que je suis capable de citer de tête, c'est Jamie Bell (découvert grâce à Footloose Billie Elliot). Pas l'acteur hollywoodien le plus bankable du monde, vous en conviendrez. D'accord, ce n'est pas forcément un argument imparable. Il y a plein de très bons films qui n'ont pas les stars d'Avengers ou de Dark Knight Rises. Bon, là je sêche pour donner un exemple pertinent mais forcément ça existe. Forcément. Si on cherche bien... Bref. Sans pouvoir le nommer à brûle-pourpoint, je trouve Miles Teller plutôt bon acteur (je l'avais découvert dans The Spectacular Now et trouvé excellent dans Whiplash). En revanche, je l'ai trouvé beaucoup trop jeune pour le rôle (ce film étant destiné plutôt aux adolescents, je me doute que c'est un effet d'identification qui est recherché ici). Quant au choix de faire jouer Johnny Storm par un acteur noir ne m'a pas choqué outre mesure, me disant que c'est sûrement une idée issue d'un comics récent (qui, eux aussi, ont tendance à se faire rebooter pour cadrer au mieux avec les nouvelles générations) ; n'étant pas un spécialiste de la question, je ne n'ai pas approfondi.

Côté scénario, ce n'est guère plus brillant. Certes il tente de donner de la profondeur aux quatre (plus un) personnages principaux, sans y parvenir vraiment. En plus, pour des scientifiques aussi doués qu'eux, ils se précipitent vers l'inconnu avec une candeur assez remarquable. Les conséquences de leur bêtise sont incommensurables. Malheureusement, malgré tous les efforts des scénaristes, les enjeux dramatiques demeurent flous. Le dénouement est baclé (la faute aux producteurs, très certainement) et laisse le spectateur sur sa fin. Le plus incroyable, c'est qu'en écrivant cette chronique, je me suis rendu compte que ce long-métrage ne faisait "que" 101 minutes (générique compris), alors que l'ennui qu'il suscite le fait paraître bien plus long.

Je n'ai pas vu Chronicle (premier film du réalisateur Josh Trank), qui a de bons échos et qui parle déjà de super-héros (mais, visiblement, de manière tout à fait différente). J'espère de tout coeur pour ce jeune réalisateur que ce ratage ne sera pas préjudiciable à sa carrière. 

Bref, ce film est tellement mauvais qu'il fait (presque) passer la première (en fait il s'agit de la deuxième parce qu'en 1994 Oley Sassone avait déjà fait une tentative d'adaptation nanardesque du comics créé par Stan Lee et Jack Kirby) version de Tim Story pour l'un des plus grands chef d'oeuvre du cinéma hollywoodien.

note : O (il n'y a vraiment rien à sauver, ne perdez pas votre temps si précieux)

A.C. de Haenne


Commentaires

  1. Je me demande aussi si les Fantastiques n'ont pas vieilli, même en BD, à l'inverse des Xmen. Les acteurs de la première série n'étaient pas mauvais, mais quand ils ont représenté Galactus sous forme de tourbillon de poussière, j'ai décroché. Ce que tu écris m'incite à penser qu'il faut refermer le couvercle sur les 4F.

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    1. Visiblement, vu le succès de celui-ci, c'est ce que la Fox a prévu. On verra si Marvel, quand ils finiront par retrouver les droits des 4F, en feront.

      Quant au "premier", les acteurs collaient certes mieux aux comics originaux, mais le scénario était beaucoup trop faible. Oui, je te rejoins tout à fait sur Galactus... Qu'ont-ils essayé de faire ? Le mystère reste entier. En revanche, j'ai beaucoup aimé le Surfeur d'argent. Dommage que ce personnage soit si mal utilisé.

      A.C.

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